mercredi 2 juin 2021

Love death robots saison 2

 


J'aime beaucoup l'idée de faire des courts métrages de S-F, mais la première saison m'avait pas spécialement motivé...à part le court de la cachette et celui de robert valley... et j'ai un à priori assez négatif sur les récits en motion cap 3D photoréaliste, que je trouve visuellement très lourd, et au côté jeu vidéo photoréaliste qui a tendance à me repousser...même quand j'adore la SF.

Mais j'ai donné une chance à cette seconde salve, et j'ai très bien fait car la majorité des courts sont assez excellents. et cela nous offre un DÉPAYSEMENT DE LUXE, une vraie bouffée d'air frais où on a l'impression de zapper d'un univers incroyable à un autre univers incroyable...genre le ZAPPING DE LUXE !

Court 1 : Un truc à la 2001 l'odyssée de l'espace, dans une villa cartoon où un robot ménager devient menaçant pour la dame qui habite la maison... ça fait un peu court métrage de fin d'étude, à la Supinfocom, ou même Gobelins. Mais en version très poussée quand même. Ce genre de charadesign n'est vraiment pas ma came, car je trouve ça assez moche...mais le délire du robot m'intéressait bien, belle métaphore de l'assistant mental qui prend le pouvoir. Et assez surpris qu'il n'y ait finalement eu aucun mort à la fin, et que la dame soit devenue une guerrière, plutôt cool d'avoir évité le cliché de la fin gore... mais hormis ça, c'était sympa mais sans plus.

Court 2 : Je m'attendais pas à revoir un short de Robert Valley, et je suis assez surpris d'avoir apprécié le style toujours aussi distort et "stylé", dont j'avais fini par décrocher un peu...en effet, les designs et la DA excessivement stylée me fatigue à force, et je ne peux m'empêcher de voir une tentative de stylisation d'ado qui est encore captivé par la notion de style. (cf "Urbance" et son excès de urban style à overdose) Sauf que Robert Valley est un adulte, qu'il a de la bouteille, et que son style visuel unique est désormais bien campé, et parfaitement maîtrisé. Et là y a vraiment pas à dire, ça fait vraiment le taff. Stylisé, scénographié,  Artistiqué... l'univers et l'ambiance sont clairement le point fort de ce court métrage, et pas tellement question ici de reflexion philosophique comme sur Zima blue...on est sur de la scénographie-ambiant et profonde assez gratuite, avec de jolies baleines colorées comme dans le lac gelé... mais cet univers est vraiment captivant et ses persos aussi, et on aimerait presque l'explorer davantage pour mieux comprendre comment fonctionnent ses lois, et pourquoi certains humains sont "augmentés" et pas d'autres. Bref, très très joli, l'un des meilleurs shorts de la saison.

Court 3 : Alors là j'appréhendais car le style "photoréaliste jeu vidéo" m'attire vraiment pas. Mais alors l'histoire est très intelligemment posée, avec divers mystères suggerés, et pile poil les séquences clef nécessaires pour comprendre ce monde et ses lois. On voit un mec buter des enfants et on se demande quel genre de système peut permettre ça, pourquoi l'"elevage d'enfants" est vu comme monstrueux (les childfree seraient contents), et on voit alors la meuf du protagoniste dire qu'elle a genre 200 ans et se faire régenerer avec un fluide bleu, puis alors on commence à faire le lien : Dans ce monde, les gens ont réussi à trouver le moyen de se régenerer, et il est interdit de faire des enfants car le monde est en surpopulation, c'est simple mais génial comme concept ! En plus on voit le magasin de jouets que plus personne n'achète, hormis des "collectionneurs"...et c'est par ce biais que le protagoniste trouve la trace d'une "éleveuse d'enfants", qu'il traque jusqu'à sa barraque. Et alors là, on voit un paysage magnifique avec une vieille barraque en ruines, entourée de plein d'immeubles en ruines eux aussi, et très hauts...un décor qui m'a vraiment mis sur le cul, et qui donne vraiment un côté jeu vidéo d'exploration très intéressant... Et au final, ce n'est pas une simple "cinématique de jeu", mais un véritable univers de science fiction entier qui est dépeint ici, la façon de nous faire découvrir ce monde est vraiment géniale, ça m'a mis sur le cul... Bravo. Je croyais avoir vu le meilleur court de la saison, c'est alors que j'ai regardé le court 4...

Court 4 : Encore un univers de S-F assez excellent, mi jeu vidéo, mi LIVE cette fois ci... (J'ai pas trop réussi à piger la proportion des deux, mais l'actrice m'a vraiment paru très réelle...), avec ce héros qui vit depuis 200 ans lui aussi, et qui peut régenerer des parties de son corps (par exemple, il peut régenerer sa main en 1 semaine à peu près) , ce qui me parle puisque je fais mes recherches sur la capacité de régeneration du corps humain... Et ce qui est marrant, c'est que ce mec se régénère apparemment grace à quelque chose de spécial qu'il a dans ses testicules... Du coup, j'ai pensé que la nana voulait baiser avec lui pour récupérer un peu de cette chose qu'il a dans ses testicules... afin de devenir une éternelle qui peut se régenerer elle aussi....mais en fait non. On finit par découvrir à la fin qu'elle est une "simple" humano-androide, qui se sent proche de lui de par son pouvoir... Le double-triple retournement de situation pendant le fight de fin est assez bluffant...et ce court a, comme le précedent, su nous tenir en haleine, par sa capacité à distiller savamment les divers mystères de cet univers. Encore un grand bravo, et je ne sais pas si je préfère le court 3 ou le court 4, tellement ils sont excellents tous les deux.

Court 5 : Le rendu un peu plus cartoony avec des textures peintes était plutôt intéressant, et cette histoire de train qui traverse les champs a un côté Van gogh... Quant à cette histoire de monstres chelou qui apparaissent dans la lumière, elle semble un peu gratuite, même si elle est fascinante et très bien faite...on ne s'y attend pas en tout cas. Très sympa, et là encore on est content que le héros s'en sorte, car on aurait pu tomber dans le cliché de la fin dark tragique gore...ce qui est un peu trop facile pour faire une fin "impactante" je trouve... Je préfère une fin un peu plus subtile, qui explique les choses et donne une ouverture de reflexion philosophique et / ou de poésie...


Court 6 : Cette histoire de monstre père-noël était assez choquante et gratuite, mais finalement assez drôle car le concept est vraiment poussé à l'absurde...et bien que n'étant pas fan du rendu "marionette façon Coraline", c'était plutôt surprenant et intéressant. Pas mon préferé, mais intéressant.


Court 7 : Ce combat avec le robot-assistant qui détecte la lumière et le mouvement est vraiment captivant... et encore une fois, on a évité le cliché de la fin dark glauque où le héros serait mort de façon atroce...je suis vraiment impressionné par la capacité des scénaristes à laisser leurs héros en vie, car pour un court-métrage ça peut être très tentant de faire mourir les personnages, vu qu'on ne les reverra de toute façon plus jamais par la suite...bref, encore un excellent court métrage, même si le scénario n'est pas d'une originalité folle, la mise en scène et le sujet sont très bien travaillés. bravo.

Court 8 : Le moins bon épisode selon moi, car il ne s'y passe absolument rien, et que la voix off plombe un peu le truc...il ne reste qu'une contemplation un peu décalée, qui ne mène à rien, car le mystère du géant n'est jamais résolu, et semble totalement gratuit. On n'est pas trop dans l'esprit SF du reste de la saison, mais bon...


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