Ce documentaire est tombé à pic, j'avais besoin de matos supplémentaire sur Evangelion...
Première impression : Amusé devant l'espèce de flegme et la paresse apparente du ce mec... alors qu'il nous a pondu une oeuvre incroyablement riche et quali, peut être la plus importante oeuvre de japanime de tous les temps...
Du coup, ça me décomplexe un peu concernant mon rythme également mou et paresseux en apparence... on peut pas être dynamique H24, surtout quand on est AUTEUR et qu'on attend l'idée de génie pour son script !
J'ai été assez surpris quand il a dit qu'il n'avait aucune raison d'être fier, car ce n'est pas le genre de métier dont on est fier...
Et d'un autre côté, il se sent insignifiant et pour lui le plus important c'est son travail...
Très intéressant de regarder son design de croyances, car on est typiquement dans le profil de "l'artiste maudit", qui se fait martyriser par ses fans et critiquer, mais en même temps sacraliser par d'autres.
Un artiste maudit, un peu prisonnier de son univers, tout comme Hergé ou George Lucas... et c'est clairement pas une situation enviable, car il s'auto-condamne à porter une charge immense sur le dos... il est chargé de terminer cette oeuvre gigantesque qu'il a décidé de commencer. Il s'est donc quelque part condamné à l'emprisonnement dans le travail artistique... L'archétype de l'artiste maudit.
On dirait qu'il a une sorte de fierté à mépriser le statut de réalisateur d'anime et qu'il fait cela à reculons... alors qu'au fond de lui, il y a surement un gosse très excité à l'idée de créer de nouveaux projets et d'avancer. Mais l'adulte qu'il est devenu semble avoir perdu une partie de et enfant, et s'est totalement détaché émotionnellement de son oeuvre, par protection... semblant travailler presque comme un fonctionnaire...
Toujours l'air fatigué, et sévère à la fois... il semble écrasé sous un amas de travail gigantesque et interminable...
Quand Myiazaki dit de lui qu'il dormait sur place et ne se lavait pas, on a vraiment ce côté "clodo artiste maudit"... qui est uniquement fasciné par les idées, et dont la matérialité des choses le déprime. On pourra aussi noter la coexistence entre déprime et colère dans ses oeuvres... une sorte de bipolarité énergétique...
Et maintenant qu'il en a terminé définitivement avec son oeuvre Evangelion, il semble dire "plus jamais ça, plus jamais un aussi gros monstre, de l'air !"
Alors comment peut on redesigner une telle vie ?
- Amener plus de LÉGERETÉ dans tout ça ? Moins de drama ?
- Ne pas forcément chercher à être le plus IMPORTANT du monde (pour contrer un ghosting paternel)
- Être plus humble par rapport au RATIO PLAISIR/QUANTITÉ de travail ?
- Enlever de ta vie tout ce qui t'ENNUIE et de DÉPRIME, et focus sur ce qui est EXCITANT ?
- Tout faire pour ne pas se retrouver condamné à un travail-prison, favoriser la LIBERTÉ ?
- Prendre le temps d'EXISTER, de respirer, de vivre...
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